Autrice et directrice du Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean, pour sa passion et son dévouement à la littérature québécoise, Sylvie Marcoux fut reçue membre à l'Ordre du Bleuet, le 17 mai 2025, à la Salle Pierrette-Gaudreault à Jonquière.
Autrice et directrice du Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean, pour sa passion et son dévouement à la littérature québécoise, Sylvie Marcoux fut reçue membre à l'Ordre du Bleuet, le 17 mai 2025, à la Salle Pierrette-Gaudreault à Jonquière.
Crédit : Photo Kth photographie
© crédit photo Rocket Lavoie
Être autrice jeunesse demande de la créativité et un réel don pour raconter. Encore faut-il trouver le bon ton, privilégier des thèmes accessibles et pertinents pour le jeune lectorat, des héros auxquels ils peuvent s'identifier, et choisir des illustrations vibrantes pour renforcer le récit. Puis se faire publier, un exercice qui exige à lui seul pas mal de rigueur et de planification. Sylvie Marcoux, créatrice d’une douzaine d’ouvrages principalement en littérature jeunesse, réunit indéniablement ces qualités qui lui permettent, à travers les péripéties de ses personnages, de distraire les enfants, mais surtout de stimuler leur imagination et ...
de forger leur personnalité.
Sylvie naît le 29 avril 1967 à Lac-Bouchette et y réside jusqu’à ses 20 ans. Son père, Ghislain Marcoux, est entrepreneur forestier et sa mère, Yvonne Bouchard, est comme on dit femme au foyer et a toujours un livre dans les mains. Même si la maison est remplie de bouquins, très tôt la fillette fréquente assidument la bibliothèque municipale avec son frère Guy et sa sœur Hélène. Au primaire, sœur Marie et sœur Céline, religieuses institutrices de 3e et 6e années, lui font découvrir le plaisir de jouer avec les mots et d’en apprendre de nouveaux. Au secondaire, elle rejoint la Cité étudiante de Roberval et a la chance d’avoir l’écrivain Jacques Girard comme professeur de français, auteur de nombreux romans. Un matin, l’enseignant passe de pupitre en pupitre pour remettre les compositions à ses élèves. Sur la copie de Sylvie, une note prouve qu’il a remarqué sa plume, et son sourire complice en fait autant : Un jour, tu vas écrire et tu seras publiée. Vingt ans plus tard, celle qui ne croyait pas devenir écrivaine remporte son premier prix littéraire au Salon du livre, devant son vieux prof ému et pas mal fier de son ancienne étudiante.
Après ses études en Arts et Technologies des Médias au Cégep de Jonquière, Sylvie emménage à Saguenay. Elle travaille comme graphiste et directrice de production et aborde l’univers du livre par le biais de l’imprimerie où elle œuvre durant une quinzaine d’années. Par la suite, elle est nommée coordonnatrice à l’animation au Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de 2004 à 2009, puis directrice générale jusqu’en 2024, où son passage marquera de belle façon le paysage culturel et littéraire régional. En plus d’être une brillante et talentueuse femme de lettres, Sylvie Marcoux possède en effet la remarquable capacité de faire briller les autres et de partager leurs idées et leur lumière avec le grand public. Sa sensibilité artistique, cumulant ses talents de romancière, de photographe et de haïkiste, insuffle un leadership inclusif à toute l’organisation. Son engagement, guidé par une honnêteté exemplaire, et sa transparence, n’ont d’égale que son éthique irréprochable dans toutes ses interactions, qu'il s'agisse des relations avec les auteurs, les éditeurs, les partenaires ou les bénévoles. Sa capacité à maintenir un climat de confiance est un facteur déterminant dans la pérennité et le succès de ce rendez-vous incontournable. Même après son départ, grâce à son expertise, elle est souvent sollicitée comme consultante pour donner un coup de pouce à d’autres salons du livre régionaux ou comme membre de jurys prestigieux.
Au début des années 2000, Sylvie devient autrice et publie plusieurs titres. Anaïs, Victoria, Zack, Abby, Charlie et leurs comparses vivent désormais dans l’imaginaire de son fidèle auditoire qui attend patiemment la suite de leurs aventures. Celle qui s’est donné comme objectif de rendre la lecture accessible à tous et de développer de nouveaux adeptes a parfois été récompensée de manière émouvante pour sa noble quête. En particulier lors d’une séance de signature, une fillette, à qui elle avait dédicacé un signet l’année précédente, revient la voir avec un portefeuille rempli de petite monnaie pour acheter sa dernière publication et repart avec son trésor collé sur le cœur. Mission accomplie!
L’implication envers la culture et la littérature de cette femme de conviction s'est également manifestée par sa participation active à divers comités et associations, toujours dans l'optique de promouvoir et de soutenir les auteurs et la francophonie. Son travail acharné et son dévouement sont reconnus à différentes reprises, non seulement par des hommages publics, mais aussi par des titres honorifiques décernés par des institutions culturelles de la région. En 2002, elle est récipiendaire du Prix littéraire du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean, catégorie Jeunesse, pour Anaïs au pays des arcs-en-ciel, et, en 2012, le Prix littéraire jeunesse Tamarac, choix des jeunes, lui est remis par l'Association des bibliothèques de l'Ontario, pour Secrets de famille.
En poursuivant l’animation d’ateliers dans les écoles ou ailleurs, elle continue d’allumer des étincelles dans les yeux des enfants qu’elle rencontre.
Aujourd’hui, le plus grand souhait de Sylvie Marcoux est de vivre encore longtemps, dans la plus belle région du monde, entourée de sa famille et en santé. Ses filles, Audrey-Anne et Marilou, déterminées et passionnées, et ses petits-enfants, Sofia, Édouard, Dylan et le petit dernier, Jules, les plus extraordinaires au monde, la ramènent constamment à l’essentiel : partir régulièrement à l’aventure avec son compagnon Réjean, pour découvrir et contempler les coins de paradis du Québec et d’ailleurs, en mettant à profit leur passion commune pour la photographie, l’observation d’oiseaux et les petits bonheurs tranquilles. Si la p’tite fille du Lac a désormais besoin de perdre son regard dans le bleu du lac Saint-Jean et d’y voguer, c’est probablement qu’elle retrouve dans cette source inépuisable d’inspiration le calme et l’énergie indispensables à la création. Mais bonne nouvelle : Sylvie, a accepté de plonger à nouveau en remplaçant l’actuelle directrice du Salon du livre en congé de maternité, et demeurera dans l'organisme en codirection, le temps de participer à la tenue de la 61e édition de l’événement qui se tiendra à l'automne 2025. Un retour temporaire qui fera sans doute très plaisir à tous les amoureux des livres!
Texte de Christine Martel