Instigatrice et visionnaire incomparable pour les arts, Pierrette Gaudreault fut reçue membre de l'Ordre du Bleuet, à titre posthume, le 19 juin 2010 à la Salle Pierrette-Gaudreault à Jonquière. Représentée par sa fille Sylvie Gaudreault.
Instigatrice et visionnaire incomparable pour les arts, Pierrette Gaudreault fut reçue membre de l'Ordre du Bleuet, à titre posthume, le 19 juin 2010 à la Salle Pierrette-Gaudreault à Jonquière. Représentée par sa fille Sylvie Gaudreault.
Crédit : Photo JPLT Tremblay
Pierrette Gaudreault † (8 avril 1922 – 17 décembre 2007)
Affectueusement surnommée Madame des arts par les élèves qui fréquentaient sa résidence, Pierrette Gaudreault, née Lamontagne à Saint-Prime, a ouvert son cœur grand comme sa maison pour permettre aux enfants de Jonquière d’accéder à la connaissance des arts. Elle ignore les objecteurs de conscience qui considèrent alors que la danse et le théâtre sont peu compatibles avec la morale.
La petite orpheline de six ans, compense l’absence paternelle par la présence d’un oncle, Jean-Gérard Lamontagne, journaliste au Progrès du Saguenay, où, oh ! Bonheur ! une librairie occupe le premier étage. De quoi ravir ...
une enfant avide de lecture où elle va puiser les nombreuses raisons d’aimer les arts. Bachelière en piano, elle unit sa destinée à Lorenzo Gaudreault, celui qui dans l’ombre lui donnera la liberté d’aller au bout de ses convictions. Mère de cinq enfants, Pierrette Gaudreault n’a de cesse de leur offrir une formation en art, ballet, musique, diction, cours pour lesquels il y a peu d’enseignants et toujours trop éloignés de la maison.
Membre de la société des concerts, Pierrette refuse de croire à l’absence d’intérêt d’une population de travailleurs à l’égard des arts, convaincue au contraire que c’est en formant la jeunesse que se construit l’avenir. Pierrette ne se laisse pas non plus rebuter par l’absence de locaux et transforme sa résidence en lieu de formation artistique. L’institut des Beaux-Arts y ouvre ses portes en 1959. Y enseignent la danse les Simone Murray-Boivin et Suzanne Maltais, les arts plastiques : les Jolois, Landry et Grenier, la musique les François Brassard, Jean Cousineau, et Jean-Eudes Vaillancourt, le chant : les Raoul Jobin et Jean Manny.
Madame des arts la bien nommée, fondatrice de l’Institut des arts au Saguenay, a été à l’origine du Camp musical du Lac-Saint-Jean.
« Que l’on se souvienne, écrivais-je dans un éditorial du Progrès-Dimanche. À Jonquière, une personne convaincue, dynamique et volontaire a ouvert sa maison pour y accueillir les jeunes et réunir des professionnels capables de leur apprendre la musique et la peinture. Pierrette Gaudreault. Une personne. Un catalyseur d’énergie voué au développement artistique. Ce n’est que beaucoup plus tard que ces jeunes devenus grands ont mis en œuvre les moyens de construire le Centre culturel du Mont-Jacob, et au centenaire de la Confédération, le Centre national d’exposition. »
Le Centre culturel du Mont-Jacob érigé en 1967 est la retombée la plus significative de l’engagement de Pierrette Gaudreault. Un monument à sa mémoire!
Christiane Laforge
2010-06-10
© Photo Jean-Pierre Tremblay
Inauguration du buste de Pierrette Gaudreault, réalisé par Jérémie Giles à l'initiative de l'Institut des arts du Saguenay pour le 50e anniversaire du Centre culturel du Mont-Jacob de Jonquière. Sur la photo, Sylvie Gaudreault (2e à gauche) entourée de ses deux sœurs et Guy Tay (à la droite) et Gatien Moisan, deux artistes qui ont enseigné pour l'école d'art dans la résidence de Pierrette Gaudeault.
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