Isabelle Larouche

Membre de l'Ordre du Bleuet depuis 2023

Autrice, éducatrice dans l’âme, conférencière, pour son rôle d’ambassadrice de la langue française et son travail auprès des jeunes, Isabelle Larouche fut reçue membre à l'Ordre du Bleuet, le 3 juin 2023, à la Salle Pierrette-Gaudreault à Jonquière.

Autrice, éducatrice dans l’âme, conférencière, pour son rôle d’ambassadrice de la langue française et son travail auprès des jeunes, Isabelle Larouche fut reçue membre à l'Ordre du Bleuet, le 3 juin 2023, à la Salle Pierrette-Gaudreault à Jonquière.

Autrice, éducatrice dans l’âme, conférencière, pour son rôle d’ambassadrice de la langue française et son travail auprès des jeunes, Isabelle Larouche fut reçue membre à l'Ordre du Bleuet, le 3 juin 2023, à la Salle Pierrette-Gaudreault à Jonquière.

Pont enjambant la rivière à Chicoutimi.

Crédit : Photo Patrick Simard

Son histoire

Isabelle Larouche reçoit sa lithographie hommage de Céline Larouche, vice-présidente Lac-Saint-Jean et membre du conseil d'administration de l'Ordre du Bleuet.

Saint-Cœur-de-Marie est la véritable source de l’existence d’Isabelle Larouche, née le 17 juin 1968 à Chicoutimi dans une famille de créateurs. Son père, Albert Larouche, réalisateur à Radio-Canada, et sa mère Hélène Beck, artiste-peintre-sculpteure, lui lèguent leur passion pour l’histoire, l’art et les cultures d’ici et d’ailleurs, mais aussi le chalet familial son ancre régionale. Dans cette oasis de paix au bord de la Grande-Décharge s’écoulent des jours heureux qui nourrissent son inspiration. Si comme elle l’écrit si bien, «son berceau s’est ...

niché dans les paysages escarpés du Saguenay et ses parfums salés», on peut dire que ses premiers pas ont foulé les plages autour du lac Saint-Jean.

Isabelle est une fillette à l’imagination fertile et seule dans un univers de grands, tombée dans un puits infini d’imagination, qui se crée des amis et des jeux et comble ses journées d’histoires inventées. À huit ans, rédactrice du petit journal La Mini Presse pas pressée, elle déroule des feuilles sur un rouleau infini provenant de l’usine de papier Price pour fabriquer des exemplaires uniques, rédigés au stylo bleu. Destinés à ses proches, ils contiennent des nouvelles inspirées de son quotidien au chalet, son opinion sur la politique du temps, des petites annonces, un courrier du cœur, des bandes dessinées et des paroles de chansons. Vendus à un dollar chaque, ses fanzines ont du succès. À douze ans, la jeune fille timide mais précoce entame la rédaction d’un journal intime, une discipline qu’elle conservera au fil des jours et qui compte aujourd’hui des milliers de pages.
 
L’adolescente adore la musique et fréquente le Conservatoire de Chicoutimi, en guitare classique, en parallèle à ses leçons de ballet jazz à l’Académie de ballet et sa participation à trois opérettes du Carnaval Souvenir. Des étoiles comme Anne Frank, Félix Leclerc, Yves Thériault, Gilles Vigneault, Marguerite Yourcenar, Virginia Woolf, Gabriel Garcia Marquez, Jacques Brel, Éric Satie, Lhasa de Sela s’ajoutent peu à peu à son firmament onirique. Au secondaire, elle reçoit une récompense pour ses premières poésies et sait désormais qu’elle sera écrivaine. En explorant l’univers de la littérature, elle fait la connaissance d’autres brillants héros et héroïnes passionnés et déterminés qui guideront ses choix de vie. C’est à cette époque qu’elle se penche sur la vieille Remington de son père pour dactylographier de grandes œuvres inachevées. Une missive au Fou de l’île, Félix Leclerc son poète préféré, postée trop tard en août 1988, attire l’attention du Progrès-Dimanche et son talent est remarqué. Cette même année, elle aiguise sa plume journalistique en couvrant les arts et spectacles au tabloïd L’Extra. La fermeture de l’hebdomadaire l’oblige à poursuivre sa route vers des études à l’UQAC en adaptation scolaire. Son diplôme en main, elle s’envole vers l’Ungava, en terres inuites à Kangiqsualujjuaq sur la rivière George, pour enseigner le français à des élèves de huit et neuf ans. Premier voyage d’une globe-trotteuse infatigable, elle réalise son rêve arctique, insufflé par un livre jeunesse qu’elle dévore à sept ans, «Perdu en Laponie» par Peter Hallard. C’est là que naît «La légende du corbeau», sur fond de nuits polaires du Grand Nord, étincelle initiale d’une pléiade d’autres récits inspirés de l’autochtonie.

À bicyclette, et de café en café, la belle nomade compose ses contes suivants à Toronto. Pour gagner son pain, elle accueille des groupes d’enfants portugais immigrants en francisation, de la maternelle à la huitième, dans une roulotte adjacente au bâtiment principal, une tâche énorme et éreintante qu’elle mènera à bien. Puis elle reçoit un appel de l’École fédérale des Six Nations, à Kanehsatake, au Québec, et y passe six années fructueuses et y apprend la langue et les mœurs iroquoises et donne naissance, en 1997, à son fils Julian. Au début de 2000, elle est recrutée par une institution privée de Westmount, Miss Edgar’s & Miss Cramp’s school. Elle y monte un site internet, un journal, des pièces de théâtre et un projet original de portes de fées par où la magie peut entrer. L’univers de la publication s’ouvre enfin à elle, grâce aux Éditions Soleil de minuit qui ont comme mission de faire rayonner les mœurs autochtones du Québec ou issues de l’immigration. «La légende du corbeau», dont le texte en français et en inuktitut est lu dans tout le Canada et ailleurs sur la planète, se rend jusqu’au Cameroun au lycée de Yaoundé. Mais son attachement pour son lac ne la quitte pas et se retrouve dans «Mystère au Piekuakami», et offre une patinoire gigantesque à Claire et Josée dans «La partie du siècle», un album illustré par sa mère et traduit en dialecte Ilnu de Mashteuiatsh.

En 2003, l’autrice est récipiendaire du prix Coup de chapeau, offert par le Forum économique de Verdun, pour s’être illustrée en dehors de la municipalité. Le roman «Je hais les lunettes», campé à l’école l’Odyssée de Chicoutimi où Magali redoute la rivière aux Rats, remporte le prix Jeunesse du Salon du livre en 2013. «Le grand sault iroquois», dont l’un des personnages principaux est un p’tit Fortin d’Alma, est finaliste au prestigieux prix Tamarac en Ontario. Les pérégrinations de la prolifique conteuse citent plusieurs lieux régionaux, en traitant de sujets universels qui tissent des ponts entre les peuples. En 2017, un autre rêve qu’elle chérit se concrétise : Les productions Z’ailes Fées, qui mérite le prix Cibèle en 2017, met en place un circuit de 32 portes de fées dans les commerces et lieux publics du Vieux Saint-Eustache et réunit plus de 5000 personnes lors d’une parade dans les rues de la ville.

Lors de ses nombreux périples, sur le chemin des écoliers et dans la cour des adultes, l’autrice au cœur d’enfant transporte des parcelles de sa région natale avec sa quarantaine d’albums et de romans, ses conférences, ses textes thématiques, ses ateliers d’écriture et son éclatant sourire. Mais Isabelle, qui a nagé dans des lacs extraordinaires partout dans le monde, déclare fièrement que l’eau du Piekuakami, c’est la meilleure! Dans les parages de cette nappe impétueuse ont jailli ses contes magnifiques, auprès de son époux Claude Bolduc, son premier lecteur et complice. Des aventures fabuleuses qui donnent espoir en la vie et célèbrent la diversité et la richesse de nos langages et nos cultures.

Texte de Christine Martel

Pour tout savoir sur Isabelle Larouche, consultez son site officiel: https://www.isabellelarouche.com

 

Vidéo de présentation

  • Réalisation : Marie-Josée Paradis et les membres du comité des candidatures
  • Texte : Christine Martel
  • Montage : Les Films de La Baie
  • Lecture : Josée Bourassa et Éric Chalifour