Dany Lefrançois

Membre de l'Ordre du Bleuet depuis 2023

Comédien, metteur en scène, directeur artistique de La Tortue Noire, pour son parcours unique en création, production et diffusion, Dany Lefrançois fut reçu membre à l'Ordre du Bleuet, le 3 juin 2023, à la Salle Pierrette-Gaudreault à Jonquière.

Comédien, metteur en scène, directeur artistique de La Tortue Noire, pour son parcours unique en création, production et diffusion, Dany Lefrançois fut reçu membre à l'Ordre du Bleuet, le 3 juin 2023, à la Salle Pierrette-Gaudreault à Jonquière.

Comédien, metteur en scène, directeur artistique de La Tortue Noire, pour son parcours unique en création, production et diffusion, Dany Lefrançois fut reçu membre à l'Ordre du Bleuet, le 3 juin 2023, à la Salle Pierrette-Gaudreault à Jonquière.

Pont enjambant la rivière à Chicoutimi.

Crédit : Photo Patrick Simard

Son histoire

Dany Lefrançois reçoit sa lithographie hommage de Carl Gaudreault, membre du comité des candidatures de l'Ordre du Bleuet.

La marionnette est un art universel, bien ancré dans la culture de la région et qui s’adresse à tous les publics. Cette discipline, réunissant travail sur la matière et sur le visuel tout en étant portée par une pulsion de vie, a permis à Dany Lefrançois de s’enraciner solidement dans sa terre d’origine tout en propulsant la richesse de nos créateurs à l’étranger.

Bernard Lefrançois et Johanne Larouche accueillent leur fils, Dany, le 14 août 1978 à Chicoutimi. L’enfant a l’imaginaire en ébullition et ...

se voit déjà sur les planches. En 1995, le jeune homme s’inscrit au Cégep de Jonquière en arts et lettres, concentration théâtre. Ses études au baccalauréat interdisciplinaire en arts à l’UQAC lui offrent par la suite l’opportunité de mélanger les genres et de réfléchir simultanément sur les arts visuels et les arts vivants. La fréquentation de la sculpture et le théâtre, le dessin et la performance, le design et la danse le dirigent tout droit vers sa future passion que ces techniques nourrissent. Horta van Hoye et Jacques Trudeau sont ses mentors et influencent énormément son rapport à la création. Mais avant de plonger tête première dans le castelet, il perfectionne sa formation de comédien en 2003 au Conservatoire d’art dramatique de Québec.

Les individus croisés au passage influencent souvent la direction que prennent nos pas. Sara Moisan, Martin Gagnon et Guylaine Rivard, avec qui il fonde La Tortue Noire en 2005, ont été cruciaux pour le jeune acteur. Cette indéfectible collaboration leur a ouvert les portes de la planète pour diffuser, au-delà de nos frontières, des trésors d’innovation. C’est toujours pour l’actuel directeur artistique de la troupe l’un de ses principaux outils pour matérialiser ses pulsions créatrices. L’indispensable Sara Moisan participe avec lui à l’évolution d’une vision éclairée et du développement international de l’entreprise dans une précieuse et rare complicité. À ce jour la compagnie, dont la réputation n’est plus à faire, cumule les honneurs bien mérités grâce à ses expériences de conception, de recherche et de tournées mondiales. Elle compte treize œuvres originales diffusées dans presque tous les continents et a reçu plusieurs prix, dont le Gallery Chagall Award, une importante distinction décernée en République tchèque pour le spectacle «Kiwi», à propos duquel on a écrit «qu’il faisait avancer le médium de la marionnette à des niveaux supérieurs.»

Mentionnons entre autres «Le grand œuvre» qui roule sa bosse depuis plus de 15 ans, une des premières pièces à être exportées. Montée à l’aide des concepteurs Julie Pelletier et Guillaume Thibert, célébrant l’inventivité, sans paroles et d’une grande éloquence, c’est une métaphore empirique et sinueuse du bouleversement de l’humanité où les personnages et accessoires sont manœuvrés de main de maître. De son côté, «Mémoires d’un sablier» fait le récit d’une existence, juxtapose les souvenirs, les moments cruciaux, initiatiques, des fragments de destin qui vont de la mort à la naissance dans l’ordre et dans le désordre. Puis «Daïdalos, théâtres d’un labyrinthe», inspiré du mythe de Dédale, 60 minutes d’exploration pure sur la relation entre les êtres humains et les objets, un jeu magique où tout se transforme et soutenu par une musique originale. Enfin «Kiwi», texte brûlant et poétique de Daniel Danis, présenté à la Biennale internationale des arts de la marionnette à Paris, que les interprètes de la Tortue noire ont su s’approprier avec finesse et inventivité pour en tirer l’essence même, une ode à la puissance du rêve et à la résilience devant les fureurs du monde.
 
La synergie avec d’autres fidèles acolytes est également à souligner. Martin Gagnon en premier lieu, avec qui Dany partage sa vie personnelle et professionnelle depuis les tout débuts de son incroyable aventure. En travaillant côte à côte, ils développent conjointement une carrière d’interprètes puis de marionnettistes et collaborent à de nombreux processus de création, notamment avec le Théâtre CRI, les Amis de chiffon, Les Têtes Heureuses et La Tortue Noire. Jeannot Boudreault, des Amis de chiffon, lui propose ses premiers contrats dans le domaine et contribue à sa découverte déterminante du médium. Et finalement Guylaine Rivard, une femme indissociable de la vitalité théâtrale régionale, première metteure en scène à croire en lui et à lui dénicher des contrats professionnels. Elle lui apprend le plaisir et la satisfaction qu’on peut ressentir à s’immerger dans la création et l’exploration.

En 2013, Dany Lefrançois est nommé codirecteur artistique du Festival international des arts de la marionnette à Saguenay et prend part au succès indéniable des quatre dernières biennales. Grâce à cet engagement, il acquiert une sensibilité pour une activité qui, grâce à des manipulateurs de talent, fait vivre des émotions inédites aux spectateurs et provoque des découvertes fabuleuses. L’idée de «rencontre» est primordiale pour lui : la rencontre de l’artisan avec son matériau, du marionnettiste avec l’objet qu’il manipule, des artistes entre eux pour faire évoluer leurs démarches respectives. La force de communication de ses productions avec les auditoires de tous âges et horizons lui donne raison et démontre, hors de tout doute, qu’il met ses convictions en pratique. Très proche des enfants, empathique et ouvert d’esprit, ce distributeur d’enchantement n’hésite jamais à partager sa passion avec des centaines d’élèves dans des écoles de la région, principalement grâce à madame Annie Fortin, une enseignante dévouée.

Plusieurs prix sont venus récompenser l’apport exceptionnel de Dany Lefrançois comme marionnettiste, comédien, auteur ou metteur en scène, mais aussi sa nature incomparable de rassembleur et de communicateur. Il a été Corécipiendaire d’un Masque de contribution spéciale attribué par l’Académie québécoise du théâtre, en 2003; Boursier d’excellence du Conseil régional des élus et du CALQ, en 2006; Récipiendaire d’un prix Contribution artistique remis par le CRC-Saguenay–Lac-Saint-Jean, en 2012; Artiste de l’année au Saguenay–Lac-Saint-Jean par le Conseil des arts et des lettres du Québec, en 2019. C’est grâce à des concepteurs brillants et chevronnés comme lui que la marionnette et le théâtre d’objets se réinventent constamment. Des acteurs majeurs qui assurent la pérennité d’un savoir-faire ancien comme la terre et l’intègrent au monde contemporain, en façonnant des univers foisonnants et déjantés qu’ils offrent en cadeau aux jeunes et vieux enfants émerveillés.

Texte de Christine Martel

Pour en savoir plus sur Dany Lefrançois et ses activités au sein de La Tortue Noire, consultez le site: https://latortuenoire.com/la-compagnie/

 

Vidéo de présentation

  • Réalisation : Marie-Josée Paradis et les membres du comité des candidatures
  • Texte : Christine Martel
  • Montage : Les Films de La Baie
  • Lecture : Josée Bourassa et Éric Chalifour